La signification du bracelet rouge dans la religion juive
Rendus célèbres par des célébrités comme Madonna, ce porte-bonheur fait aujourd’hui partie de la tradition populaire.
Questions sur la signification du fil rouge
- Question : La dernière fois que je suis allé en Israël, je me suis rendu au Mur occidental. Là, il y avait toutes des vieilles femmes qui vendaient des fils rouges. Qu’est-ce que c’est, à quoi ça sert, et est-ce que je devrais en acheter un?
- Réponse : Sachez que cela fait partie intégrante de la visite de la Terre Sainte de nos jours.
Un bracelet contre le mauvais œil
Ces fils rouges vendus par ces marchands ambulants font partie de toute une série de traditions populaires liées à l’ayin hara, ou mauvais œil.
Certaines personnes croient que le fait d’attacher l’un de ces fils rouges autour du poignet gauche éloigne la malchance et les mauvaises énergies. D’autres croient qu’une femme célibataire doit porter ce bracelet jusqu’à ce qu’il tombe naturellement, et qu’elle rencontrera alors son futur conjoint. D’autres encore associent le fil rouge à une fertilité.
L’origine du fil rouge kabbalistique
L’origine de cette pratique est quelque peu obscure. Le rabbin hassidique connu sous le nom de Be’er Moshe (1890-1971), ou Rav Debreczyner, a écrit que, dans son enfance, il a vu des personnes pieuses porter des fils rouges, mais il n’a jamais pu trouver de sources écrites expliquant pourquoi elles agissaient ainsi.
Attitudes rabbiniques divergentes
Certains chercheurs voient une référence à cette pratique dans la Tosefta (Shabbat 7). Parmi une liste de pratiques superstitieuses, on trouve une mention ambiguë de la coutume consistant à attacher une ficelle rouge ou à attacher une ficelle autour de quelque chose de rouge. Ce chapitre de la Tosefta traite des pratiques qui sont interdites parce qu’elles sont darkhei Emori, ce qui signifie littéralement « les pratiques des Emorites » (un peuple ancien), mais il fait plus largement référence aux coutumes associées à cette nation idolâtre.
En fait, il est probable que le bracelet fil rouge ne soit pas réservé à coutume juive. Dans un essai intitulé « The Red String : The Cultural History of a Jewish Folk Symbol », Elly Teman écrit que la pratique du port du fil rouge « a été largement documentée dans les archives historiques et ethnographiques de nombreuses cultures« . Elle cite des traditions similaires dans des pays allant de la Chine à la Grèce, en passant par la Roumanie et la République dominicaine. Dans presque toutes les cultures où l’on trouve une mention du fil rouge, on prétend qu’il protège contre le mauvais œil et la malchance.
La signification du fil rouge de nos jours
Aujourd’hui, de nombreuses personnes qui essaient de vendre des bracelets en fil rouge aux Juifs affirment qu’elles ont d’abord enroulé le fil sept fois autour de la Tombe de Rachel, à Bethléem. On dit que ces fils rouges possèdent certaines des caractéristiques de la Rachel biblique qui était connue pour être généreuse, belle et compatissante.
Aujourd’hui, en Israël, les bracelets en fils rouges sont visibles dans tous les secteurs de la société, des plus religieux aux plus laïcs. Les hommes ne se limitent plus aux bracelets, ils mettent également des fils rouges dans leur portefeuille, et les femmes enceintes ou qui essaient de l’être portent parfois des cordes rouges autour de la taille. Certaines personnes n’hésitent à faire porter un fil rouge à leur bébé, pour l’éloigner du mauvais oeil. La tendance s’est étendue à l’échelle internationale puisqu’ils sont largement portés par de nombreuses célébrités.
Il est clair que le port d’un bracelet fil rouge pour éloigner le mal n’est pas une pratique profondément ancrée dans le texte et la tradition juive, mais il semble avoir touché une corde sensible dans les cercles spirituels contemporains et a apparemment une signification pour de nombreuses personnes. Rappelez-vous simplement que, hormis les bijoux mystiques, le meilleur moyen d’empêcher les gens de vous jeter le mauvais œil est probablement d’être une personne agréable et sympathique.